Te voilà grande, ma puce ! – Texte : Simplement Ghislaine

Ma petite biche d’amour, il y a trois mois, tu as vécu une grande étape dans ta vie. De la petite fille que tu étais, tu es entrée dans le monde de l’adolescence. Tu étais prête depuis longtemps, outillée, sachant très bien ce qui allait se passer « un jour », comprenant que c’était normal et que toutes les jeunes filles passaient tôt ou tard par ce chemin des règles menstruelles.

Puisque moi-même j’avais vécu cette étape très jeune et surtout en n’étant aucunement au courant que ça m’arriverait, je m’étais fait un point d’honneur que toi ma fille, tu le vivrais mieux que moi. Que tu serais prête. Alors tu l’étais ! C’est avec fierté, malgré ta petite crainte d’y être rendue à ton tour, que tu es revenue de l’école et qu’immédiatement après ton bonjour habituel, tu t’es exclamée sans détour : « Maman, ça y est, je saigne ! ».

Tu m’as dit avoir un peu pleuré à la salle de bain de l’école lorsque tu as vu tes vêtements tachés. Mais qu’après tu allais bien. Nous sommes allées ensemble nous assurer que matériellement et concrètement tout allait bien, puis nous avons eu un bon moment « entre filles » toutes les deux, collées en cuillère à jaser de cette étape. Tu m’as reposé toutes les questions qui te passaient par la tête et patiemment, je t’ai répondu, d’égale à égale.

Tu as pleuré le nez dans mon cou, de gros sanglots d’émotion pure. Je t’ai consolée avec tendresse te flattant les cheveux comme lorsque tu étais petite. Je t’ai expliqué que tes émotions étaient on ne peut plus normales, que parfois, maintenant, tu aurais peut-être des émotions incompréhensibles qui t’envahiraient lorsque ton cycle évoluerait. Sur un calendrier, nous avons noté en rouge la première lettre de ton prénom à la date de cette journée si spéciale de la vie féminine.

Depuis, à trois reprises tu as ajouté cette lettre mensuelle au calendrier, toute fière de constater que tu pourrais prévoir la bonne semaine. Aussi, que nous nous suivions, la mère et la fille vivant ce moment en même temps mois après mois.

Tu sais ma puce, depuis ce premier jour de règles, je t’ai vue changer. Je me suis demandé si c’était vraiment le cas ou si c’était ma propre perception de toi qui avait changé, mais force est d’admettre que tu as bel et bien pris en maturité ! C’est étonnant en fait, je ne me rappelle plus pour moi-même comment mes agissements, mes pensées avaient ou pas évolué à cette étape.

Tu as encore tes moments bien à toi, vacillant entre les gamineries et les attitudes de jeune femme en devenir. Ton corps a bien changé aussi, je vois la demoiselle que tu deviens. Certes, cela m’effraie un peu parfois, la vie est si dure avec la gent féminine par moment. Depuis ta naissance que je m’inquiète de ces faits pour toi. Mais je vois aussi que dans les prémisses de cette toute nouvelle maturité, tu affirmes ta personnalité, tes limites et surtout, pragmatique à tes heures, tu observes la vie et ses acteurs afin d’analyser et d’ajuster tes agissements et tes dires.

Tu taquines toujours autant tes frères, mais tu as développé aussi ce petit côté protecteur, encourageant et consolateur qui départage la gamine de l’adolescente que tu deviens. Je suis vraiment, tellement et réellement fière de toi ma puce, ma biche d’amour ! Je te regarde évoluer et j’entrevois la femme forte mais délicate, obstinée mais conciliante, spontanée mais patiente que tu seras. Je vois en toi ce prolongement de moi qui prend sa propre place, qui évolue sur sa propre route. Je te la souhaite douce et avec le moins d’embûches possible ma beauté. Sache que je serai toujours là pour toi, que ce soit pour se vernir mutuellement les ongles, pour pester contre un garçon en se goinfrant de crème glacée (au chocolat, je sais !), pour démystifier la vie ou même juste pour être silencieuses, l’une contre l’autre, partageant tout et rien simplement. Que ce soit pour rire, pour danser, pour essuyer tes larmes ou les encourager lorsque tu seras incapable de les assumer, je serai là, toujours. Aussi proche et aussi présente que la vie me le permettra et si celle-ci essaie de me mettre des bâtons dans les roues pour m’empêcher d’être à tes côtés, je me battrai de toute ma force pour enfoncer mes empreintes aux côtés des tiennes sur la plage de ta vie.

Je t’aime ma puce et je suis une maman comblée de t’avoir comme fille.

Simplement Ghislaine.



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